Información básica

Identificador
Linker 265,973
Lengua
Francés
Género | Forma
Chanson d'amour
Estrofismo
Coblas singulars
Rima
a b a b a b a b b a
Estructura métrica
7' 7 7' 7 7' 3 7' 3 7 6'
Terminaciones
-ee
-ie
-age
-aire
-ine
-ir
-ai
-oi
-ant
-er

Edición base

Doss-Quinby
Tasker Grimbert
Pfeffer
Aubrey
2001
Página(s)
114-116, núm. 14

Manuscritos

Manuscrito
Folio(s)
136r-136v

Otras ediciones y estudios

Referencia bibliográfica
Página(s)
94-97, núm. 18; 217-218
Página(s)
222
Referencia bibliográfica
Página(s)
84
Referencia bibliográfica
Página(s)
94

Texto

I
La froidor ne la jalee
Ne puet mon cors refroidir,
Si m’ait s’amor eschaufee,
Dont plaing et plor et sospir;
Car toute me seux donee
A li servir.
Muels en deüsse estre amee
..........
De celui ke tant desir,
Ou j'ai mise ma pensee.

 

II
Ne sai consoil de ma vie
Se d'autrui consoil n’en ai
Car cil m’ait en sa baillie
Cui fui et seux et serai.
Por tant seux sa douce amie
Ke bien sai
Ke, por rien ke nuls m’en die,
N’amerai
Fors lui, dont seux en esmai.
Quant li plaist, se m’ocie!

 

III
Amors, per moult grant outraige
M’ocieis, ne sai por coi;
Mis m’aveis en mon coraige
D’ameir lai ou je ne doi.
De ma folie seux saige
Quant je·l voi.
De porchaiscier mon damaige
Ne recroi.
D’ameir plux autrui ke moi
Ne li doinst Deus couraige.

 

IV
Ensi, laisse! k’en puis faire,
Cui Amors justice et prant?
Ne mon cuer n’en puis retraire,
Ne d’autrui joie n’atent.
Trop ont anuit et contraire
Li amant:
Amors est plux debonaire
A l’autre gent
K’a moi, ki les mals en sent,
Ne nuls biens n’en puis traire.

 

V
Ma chanson isi define,
Ke joie ait vers moi fineir;
Car j’ai el cors la rasine
Ke ne puis desrasineir,
Ke m’est a cuer enterine,
Sens fauceir.
Amors m’ont pris en haïne
Por ameir.
J’ai beüt del boivre ameir
K’Isoth but, la roïne.
 

    I
    Neither cold nor frost
    Can chill my body,
    So much has his love enflamed me;
    So I lament and weep and sigh,
    For I have devoted my whole being
    To serving him.
    I should be better loved for it
    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
    Of the one I so desire,
    On whom I have fixed my thoughts.

     

    II
    I do not know how to lead my life
    Unless I obtain the counsel of another,
    For he has me in his sway
    Whose love I was, am, and will always be.
    I am so sweet on him
    That I am certain,
    Despite what anyone might tell me,
    I will love
    No one but him, who stirs me.
    If he wants to, let him kill me!

     

    III
    Love, through this great outrage
    You are killing me, I do not know why.
    You have incited me
    To love where I should not.
    In my madness I am clever
    When I see him.
    From pursuing my own harm
    I do not retreat.
    May God never move him
    To love another more than me.

     

    IV
    So, alas! what can I do,
    When Love rules and possesses me?
    I cannot withdraw my heart,
    Nor do I expect joy from another.
    Too many torments and adversities
    Do lovers endure:
    Love is kinder
    To others
    Than to me, who feels its pain,
    And can derive from it no good.

     

    V
    My song ends here,
    Since for me joy has ended;
    For in my body grows a root
    I cannot uproot,
    It is planted deep in my heart,
    Honestly.
    Love hates me
    For loving.
    I have drunk of the bitter potion
    That Yseut the queen drank.

     

    (Doss-Quinby, Grimbert, Pfeffer, Songs of the women Trouvères)

    I
    La froideur ni la gelée
    ne peuvent refroidir mon corps,
    tant l’amour de lui m’a embrasée.
    Je m'en plains, je pleure et je soupire,
    car je me suis consacrée
    à le servir.
    J'en devrais être mieux aimée.
    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
    de celui que je désire si fort
    et où j'ai mis ma pensée.

     

    II
    Je ne sais quel appui donner à ma vie
    si je n’obtiens pas le soutien d’un autre,
    car celui-là m’a en son pouvoir
    à qui je fus, je suis et je serai.
    Voici pourquoi je suis sa douce amie :
    Je sais bien
    qu'on à beau me raisonner,
    je n’aimerai
    que lui qui seul m’émeut.
    S'il le veut, qu’il me tue!

     

    III
    Amour, c'est par un grand outrage
    que vous me tuez, j'ignore pourquoi ;
    vous avez poussé mon cœur
    à aimer là où je ne dois pas.
    Dans ma folie, je suis sage
    quand je le vois.
    De pourchasser mon dommage,
    je ne me lasse pas !
    Que Dieu ne lui donne pas l’envie
    d’aimer une autre que moi !

     

    IV
    Ainsi, hélas ! que puis-je faire,
    moi qu'Amour saisit et torture ?
    Mon cœur ne peut s’en détacher
    et je n’attends pas d’un autre la joie.
    Ils ont trop de souffrance et de traverses,
    les amants;
    Amour a plus de bienveillance
    envers les autres
    qu’envers moi qui endure ses maux
    et qui n’en puis obtenir nul bienfait.

     

    V
    Ici se termine ma chanson
    puisque pour moi toute joie est finie,
    car j'ai, plantée en mon corps,
    fichée au fond de mon cœur,
    la racine que je ne puis déraciner,
    sans mentir.
    Amour m'a prise en haine
    parce que j'aime.
    J'ai bu du breuvage amer
    dont but Iseut, la reine.

     

    (Rosenberg, Tischler, Grossel, Chansons des trouvères)

    Música conservada

    Música conservada
    No